Canal du Rhône à Sète

De port en port, le temps s’écoule doucement le long de ce ruban aquatique qui relie Beaucaire à la Méditerranée.

Aussi appelé parfois « Canal de Camargue », le Canal du Rhône à Sète invite à découvrir le Gard au rythme de l’eau, dévoilant ici et là des trésors de nature, de légendes et de patrimoine.

Avec Canal en fête, on les célèbre d’ailleurs chaque année lors d’un week-end de printemps !

Prêts à voyager tout doux ?

Voyager tout doux : à pied, à vélo ou en bateau !

Suivre le Canal du Rhône à Sète, c’est choisir le plaisir de la lenteur. Pour ressentir chaque détail, faire escale au fil des envies, prendre le temps de contempler et mieux s’émerveiller. Alors, choisissez votre « mode slow » préféré ou… combinez les trois !

➡️ À pied :
En Terre d’Argence, Terre de Camargue, des Costières à la Camargue gardoise, on serpente facilement autour des villages portuaires, dans les vignes, les marais et les espaces naturels protégés. Pour les bons marcheurs, le GR®42, du Pilat à la Méditerranée, offre un fil rouge tout trouvé : traversant le Gard rhodanien, il longe le canal jusqu’au Grau-du-Roi !

➡️ À vélo :
Parfait pour les familles comme pour les aventuriers au long cours, deux options ! La ViaRhôna longe le canal presque de bout en bout (eurovélo 17). La Méditerranée à vélo, quant à elle, est la partie française de l’Eurovélo 8. A terme, elle reliera Cadix en Espagne à Izmir en Turquie.

➡️En bateau :
En croisière ou en liberté, dans une petite embarcation, une péniche de promenade ou dans un bateau habitable, avec ou sans permis, le canal est accessible à tous et les ports parfaitement équipés pour l’accueil des plaisanciers.

Escales au fil de l’eau

Beaucaire, entre histoire et légendes

Beaucaire, riche de passés celtes et gallo-romain semble avoir toujours tenu lieu de passage important. Une impressionnante forteresse médiévale en bord de fleuve, une époustouflante abbaye troglodytique (Saint-Roman) accessible via la voie verte : cette Ville d’Art et d’Histoire nous plonge d’entrée dans l’histoire et les légendes. Celle du Drac, créature mythique des profondeurs aquatiques, plane encore sur le port.

Bellegarde, le pays des vignes

Du côté de Bellegarde, on plonge au pays des vignes de Clairette (de Bellegarde !) et des Costières de Nîmes. Avec ses seize fontaines, son mystérieux aqueduc antique et ses étangs, la petite ville est bercée par les eaux calmes.

Saint-Gilles et sa somptueuse abbatiale

Puis vient Saint-Gilles. Etape spirituelle sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et monument classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa somptueuse abbatiale romane vaut incontestablement le détour ! Là encore, se rencontrent histoire et légendes transmises au cours des siècles, notamment autour de ce Saint guérisseur qui semble avoir vécu plusieurs vies.

Gallician, la Camargue sauvage

Autour de Gallician, la nature se fait plus sauvage et la lumière fait scintiller les étangs : la Camargue se dévoile. Le petit port de plaisance respire l’authenticité et, non loin de là, la Réserve naturelle régionale du Scamandre, refuge de centaines d’oiseaux, offre des découvertes – sur pilotis ! – à ne pas manquer.

La Tour Carbonnière, la gardienne des eaux

Plus loin, la célèbre Tour Carbonnière veille sur les chevaux, les taureaux et les roselières…

Aigues-Mortes, mythique et médiévale

Puis, à Aigues-Mortes, on voyage dans le temps : direction l’époque des croisades et des chevaliers ! On flâne dans les ruelles pavées de cette cité mythique et on se laisse volontiers aller à quelque gourmandise… Du haut des tours, la vue sur les reflets roses des salins, les marais et la mer est littéralement « extra-ordinaire ».

Au-delà, l’aventure continue dans l’Hérault !

Canal en fête !

Depuis 2024, Canal en fête célèbre chaque année, le temps d’un week-end de mai, tout ce que cette voie d’eau apporte de culture, de lien à l’environnement et de possibilités sportives ou de loisir. A ne manquer sous aucun prétexte !

Et pour en savoir plus

Pour la « petite » histoire…

Initiée en 1773 par les Etats du Languedoc, la construction de ce canal prévoit au départ de relier Beaucaire à Aigues-Mortes. Objectif : faciliter le commerce par bateaux jusqu’à Sète dans l’Hérault, sans passer par le Petit Rhône, puis la mer. Dès le début du XIXe siècle, les premiers bateaux peuvent circuler sur le « Canal des Etangs » : depuis Saint-Gilles, ce tronçon achevé dès 1789 permet de rejoindre Aigues-Mortes. La cité médiévale, jadis port maritime, retrouve alors la fonction de port qu’elle avait perdu à la suite de son ensablement.

La maîtrise d’œuvre ayant pris près de 30 ans de retard, ce n’est qu’en 1828, soit 55 ans après le début des travaux, que l’ouvrage est effectivement achevé : depuis Beaucaire, il permet enfin de rejoindre l’étang de Thau – lieu privilégié de conchyliculture, puis Sète dans l’Hérault, et enfin le Canal du Midi !

Il faudra presqu’un demi-siècle de plus – 1971 - pour que les bateaux puissent enfin passer des eaux du Rhône au Canal sans avoir à emprunter le Petit Rhône, grâce à la création de l’écluse de Saint-Gilles ! En 1973, l’écluse de Beaucaire est alors fermée, dédiant les eaux qui relient Beaucaire à Saint-Gilles à la navigation de plaisance, pour le plus grand plaisir des locaux et des vacanciers, amoureux de croisières fluviales !

Aujourd’hui, des aménagements continuent d’être imaginés dans le respect de l’environnement…

Alors, « petite histoire » ou « grande Histoire » ?